Aujourd’hui on parle de développement personnel comme s’il s’agissait d’une activité qu’on peut pratiquer et que l’on choisit en fonction de ses goûts comme on choisit un loisir, un sport ou une activité artistique. Mais le développement personnel n’est pas une activité en soi, c’est un processus inévitable qui commence avec la naissance et se termine avec la mort. C’est le parcours de vie!

C’est en faisant l’expérience des différents évènements de notre vie et des différentes étapes que ce processus agit. Tout se passe comme si la vie n’était en fait qu’une grande école qui propose une multitude d’expériences comme exercices d’apprentissage pour stimuler et favoriser ce développement.

Mais il y a une grande différence entre l’école telle que nous l’avons conçue et l’école de la vie : dans nos écoles, on reçoit une leçon puis on est testé. Dans la vie, on est testé puis on reçoit une leçon. Et si la leçon n’est pas apprise, on est testé à nouveau. Et même lorsque la leçon est apprise, on est testé encore! Pour confirmer l’apprentissage et le mettre en pratique afin de l’intégrer solidement en nous. Le résultat d’un apprentissage est un outil qui s’ajoute à notre coffre mais pour bien le maîtriser on doit s’en servir plus d’une fois.

Pour se donner une idée de la structure du programme de l’école de la vie on peut le représenter ainsi. Il y a d’abord les différentes étapes qui génèrent un processus de transformation : la naissance, l’enfance, l’adolescence, l’adulte, la vieillesse et la mort. Puis à l’intérieur de ces étapes, le programme propose des événements qui se présentent sur trois plans : affectif, social et physique. Sur le plan affectif par exemple on peut penser au mariage ou le choix du conjoint, la séparation ou le divorce, devenir parent, la crise identitaire. Sur le plan social on retrouve des évènements majeurs comme l’emploi, le chômage et la retraite. Finalement sur le plan physique les évènements générateurs de transformation sont la puberté, la ménopause ou l’andropause puis la maladie.

Chaque étape à franchir représente une période de changement et de bouleversements qui débouche sur une période d’état plus stable, un nouvel équilibre, jusqu’à la prochaine transformation. À chaque étape, un état de crise souvent ressenti comme le chaos signale la transformation et un travail d’intégration. Certaines crises sont communément reconnues comme la crise d’adolescence, la crise existentielle, le démon du midi… mais il est nécessaire de savoir reconnaître l’état de crise qui se manifeste à chacune des étapes. Tout d’abord pour l’accueillir comme étant une étape normale d’un processus naturel de croissance, un passage obligé vers la prochaine étape. Puis pour se disposer à franchir cette étape de façon à en comprendre les leçons et à intégrer les apprentissages car ils sont un prérequis pour l’étape suivante.

C’est comme monter un escalier que l’on construit au fur et à mesure, à partir du bas, une marche à la fois. À chacune des marches il est préférable de s’assurer qu’elle soit suffisamment solide pour servir d’appui à la marche suivante. Malheureusement, notre style de vie actuel, basé sur la performance et la rapidité, ne reconnaît pas l’importance de ces étapes de consolidation qui réclame son lot de temps, nous obligeant ainsi à construire des escaliers fragiles qui, pour plusieurs, finissent par s’écrouler.

Le développement personnel n’est pas une option. C’est un processus qui, qu’on le veuille ou non, a lieu tout au long de notre vie. Le choix que nous avons serait plutôt la vitesse avec laquelle nous décidons d’avancer dans ce processus; ou, de ne pas avancer et tourner en rond sur la même marche. Cependant, il est normal qu’en fonction du niveau de difficulté de l’étape à franchir, la vitesse varie d’une personne à l’autre. Vivre le deuil d’un être cher, faire face à la maladie ou vivre une séparation sont des thèmes généraux pour désigner des évènements mais l’expérience en elle-même est toujours unique. Ces évènements touchent chaque personne différemment en fonction de la personnalité et de son bagage de ressources et de capacités reçu de l’environnement dans lequel elle a grandi : famille, école, religion, culture, expériences…

Pour faire face aux évènements et traverser les étapes une personne est soit bien outillée et réussi à traverser seule cette épreuve ou réalise qu’il lui manque des éléments et que pour réussir elle a besoin d’aide. Et je dirais même que parfois, demander de l’aide est l’épreuve en soit. Oser demander de l’aide et être accompagné et guidé pour traverser un territoire inconnu est parfois nécessaire pour réussir et n’enlève rien à la valeur de l’expérience. Oser demande de l’aide peut représenter un défi pour certain mais pour la plupart, oser prendre le temps est le plus grand défi.

Oserez-vous?

France Bellemare
Coach en développement personnel et professionnel